Est-ce que cette pétition sur votre site est inédite ?
Oui, c’est la première du genre sur Internet. On en a lancé une il y a sept ans de façon écrite.
- Pourquoi cette démarche ?
On remarque, avec d’autres associations, qu’il y a une exploitation sylvicole outrancière depuis sept ans. On râle surtout après les coupes à blanc. Au niveau paysager et biodiversité, c’est catastrophique. Cela dépasse l’entendement en forêt de Saint-Gobain.
- Dans l’intitulé, vous critiquez beaucoup l’office national des forêts (ONF), l’accusant même de « piller » la forêt. Cela semble plutôt paradoxal venant de l’ONF, non ?
Oui. On n’en veut pas aux agents locaux. C’est la direction générale de l’ONF qui exploite et le gouvernement précédent qui avait décrété que la forêt française était sous-exploitée. Depuis le mandat de Nicolas Sarkozy, il y a eu une accélération exponentielle des coupes. L’ancien gouvernement réclamait la coupe de 40 millions de m3 supplémentaires. Rien qu’en forêt de Saint-Gobain, on est arrivé à 80 000 m3 de bois coupés, contre 45 000 m3 avant Nicolas Sarkozy.
- Nicolas Sarkozy n’est plus chef de l’Etat depuis un an. Votre pétition se trompe-t-elle de cible ?
Non ! On espère que François Hollande va faire bouger les lignes. On monte au créneau partout en France, dans le Limousin, en Normandie, parce que l’ONF est par définition garante de la pérennité de la forêt. Or il se passe actuellement le contraire. Le rôle de l’ONF est complètement laissé de côté, au détriment même de Natura 2000.
- Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est Natura 2000 ?
C’est une directive européenne qui a fait un état des lieux et établit une zone de protection précise de certains sites. Et Saint-Gobain figure dans la liste.
Selon Une forêt et des hommes, chaque année, 80 000 m3 de bois sont coupés en forêt de Saint-Gobain. (Photo d’archives)
- Quelles solutions proposez-vous pour changer les choses ?
Il faut arrêter de tout passer en bois énergie, arrêter de surexploiter la forêt, arrêter de ne rien valoriser sur les ressources de qualité au plan local, arrêter de pratiquer des coupes rases de superficie inégalées depuis des décennies…
- Combien de signataires comptez-vous aujourd’hui ?
En trois jours, nous avons déjà récolté 160 signatures. On espère en avoir plus !
Franck DE BRITO